1. |
Je t'attends
04:20
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Dans le calme apparent
D’un grand lac au milieu
De la forêt qui brule
La nouvelle circule
Y parait que la vie
A trouvé son chemin
Dans le silence étrange
De l’appartement
Entre les fausses alertes
Dans la foule qui court
Et transforme l’amour
En électricité
Dans les grands magasins
Où l’ennui se maquille
Où la peur se déguise
Au comptoir éphémère
Des nouveaux sacrements
Je prends un numéro
Et je t’attends
Et je t’attends
Et je t’attends
Depuis l’an mille-neuf-cent-soixante-et-quelque-chose
Que patiente mon cœur
Que mes bras se reposent
Et me voilà spectateur
De la métamorphose
Dans la nuit parenthèse
Quand les hommes se taisent
Quand dorment les machines
Dans la nuit métaphore
Où je croise des chats
De toutes les couleurs
Dans la maison de verre
Où monte la colère
D’un siècle à peine adulte
Dans le triste confort
De l’alouette qui dort
Et rêve d’un pays
Sous le poids de la neige
Qui étouffe les cris
Écrase la révolte
Oui je courbe le dos
Mais aujourd’hui le temps
N’est plus mon ennemi
Et je t’attends
Et je t’attends
Et je t’attends
Depuis l’an mille-neuf-cent-soixante-et-quelque-chose
Que patiente mon cœur
Que mes bras se reposent
Et me voilà spectateur
De la métamorphose
Je ne sais pas encore
Si tu aimes la pluie
Ni comment tu t’appelles
Mais je t’attends ici
Dans la chambre à l’envers
Une voix dans la nuit
Montréal en hiver
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2. |
Pauline à la ferme
03:39
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Une photo de Pauline à la ferme
Assis dans l’herbe, les yeux dans l’eau
Les animaux se promènent à l’alentour
De Pauline qui pleure
Dans sa robe à fleurs
On s’était dit :
Si on allait voir ailleurs
Décider si l’air est meilleur à respirer
Dis-moé c’qui ferait ton bonheur
Où est-ce que t’aimerais déposer ton cœur?
Un vidéo de Pauline qui dort
On roule en char
Quelque part en Abitibi
Un peu plus tard, je filme le décor
Les Laurentides multicolores
On s’était dit :
Si on allait voir ailleurs
Décider si l’air est meilleur à respirer
Dis-moé c’qui ferait ton bonheur
Où est-ce que t’aimerais déposer ton cœur?
Dans le métro quand Pauline s’ennuie
Elle s’imagine une autre vie
Un travail, des amis dans un autre pays
Pis à Berri-UQAM, Pauline sourit
Et elle se dit :
Ah si j’allais voir ailleurs
Décider si l’air est meilleur à respirer
J’sais pas c’qui ferait mon bonheur
Où est-ce que j’aimerais déposer mon cœur?
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3. |
Marianne s'ennuie
03:00
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Sur son ile tranquille
Marianne s’ennuie
De la ville et du bruit
Des nuits américaines
Elle lit dans son lit
Une saison en enfer
Le tropique du cancer
Et le Vogue Italie
Elle pense à celui
Qui lui a dit « Je t’aime »
Puis qui est reparti
Pratiquer sa bohème
C’est un couple moderne
Pas de malentendu
Mais la rose se ferme
À l’ombre des statues
Elle passe des heures
Sur la terrasse blanche
Et quand vient le dimanche
Elle arrose les fleurs
Elle boit du café
Sous un soleil de plomb
Et dans ses cheveux blonds
L’abeille vient se poser
Elle pense à celui
Qui lui écrit « Je t’aime »
Sur le papier à lettre
D’une chambre d'hôtel
C’est un couple moderne
Pas de sentiers battus
Mais la rose se ferme
À l’ombre des statues
Sur son ile immobile
Marianne s’étend
Et se repose au pied
Du platane géant
Quand elle ferme les yeux
Elle sait que son cœur
Est ailleurs, mais son corps
Est encore amoureux
Elle pense à celui
Qui lui chantait « Je t’aime »
Oui mais en d’autres termes
Oui mais autrement dit
C’est un couple moderne
Pas de fausses vertus
Mais la rose se ferme
À l’ombre des statues
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4. |
Nos maisons
02:36
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Y’ont planté une antenne
Au sommet de la montagne
Les ondes se promènent
Dans la forêt, la campagne
On parle au téléphone
On écoute des chansons
Mais qui sont toutes ces personnes
Qui chantent dans nos maisons?
Qui chantent dans nos maisons?
Le long des autoroutes
À travers les bâtiments
Un grand fil électrique
Fait voyager le courant
On branche l’appareil
Décode les émissions
Mais au fond qui sont tous ces gens
Qui parlent dans nos maisons?
Qui chantent dans nos maisons?
Les hivers et les anniversaires
Passent et tombent dans l’oubli
C’est comme une hallucination
Puis voilà que tout à coup
Un rayon de soleil
Où danse la poussière
Éclaire nos maisons
Éclaire nos maisons
Éclaire nos maisons
Sur la rue de Longueuil
Des fois y passe une auto
Qui fait valser les feuilles
Éclabousse les trous d’eau
On reste à la fenêtre
Silhouettes de carton
Y’a que les ombres sur les murs
Qui dansent dans nos maisons
Qui dansent dans nos maisons
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5. |
Les filles
04:00
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Les filles me font peur
Quand elles se déshabillent
En me tournant le dos
Enfilent des maillots de bain
Et s’avancent dans l’eau
En se tenant par la main
Les filles me font peur
Quand elles sont allongées
Trop près l’une de l’autre
Et qu’elles peinent à respirer
Dans le ventre brulant
De la ville en été
Les filles me font peur
Quand elles parlent tout bas
Dans une langue inventée
Expirent d’étranges prières
Qui s’étirent dans l’air
Comme des ronds de fumée
Les filles me font peur
Quand elles ferment les yeux
Et que tout disparais
Exilé dans l’appartement
Et si j’existe encore
Ce n’est qu’en attendant
Et quand je les entends
En écho dans le corridor
Je demande en passant
Comment ça va les filles?
Comment ça va les filles?
Comment ça va les filles?
Comment ça va les filles?
Comment ça va les filles?
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6. |
Les orages là-bas
03:10
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Les nuages là-bas
N’annoncent rien de bon
Ramasse ton barda
On rentre à la maison
Mais non, restons ici
Il fait beau et la vie
Est si courte, on n’a pas
Le loisir de la vivre
En attendant le pire
L’hirondelle là-bas
Est de mauvais augure
Elle vole trop bas
C’est la fin, j’en suis sûr
Mais non, ne t’en fais pas
Les tempêtes ça va
Et ça vient, le beau temps
Revient sans que le ciel
Nous tombe sur la tête
Attache tes cheveux
Le vent se lève et tu n’y vois rien
Quand ils sont dans tes yeux
Reste pas loin, tout va bien
Mais je sens que s’approchent déjà
Les orages là-bas
Le temps change et le vent
Souffle du mauvais bord
Et une ombre s’étend
Sur le monde qui dort
Oui je sais, oui je sais
Que le ciel est fâché
Et qu’il faut rester fort
Oui mais c’est encore mieux
De se laisser plier
Attache tes cheveux
Le vent se lève et tu n’y vois rien
Quand ils sont dans tes yeux
Reste pas loin, prends ma main
Ouais je sens que s’approchent déjà
Les orages là-bas
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7. |
Souterrain
03:38
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J’ai le soleil dans mon ventre
Et je descends jusqu’au centre de la Terre
À quoi tu penses mon frère
Quand se ferment les grandes portes de fer?
Je reviendrai mon amour
Au bout de quatorze jours, quatorze nuits
Pour faire le plein de lumière
Un soldat qui se repose entre deux guerres
Puis au bout de la semaine
Puisque le fruit de ma peine est éphémère
J’irai retrouver ma cage
Non ce n’est pas une image, c’est ma vie
Je suis un homme du Nord
Je n’ai pas peur de la mort, je la connais
Je crains le coup de grisou
Bien moins que la folie du loup solitaire
Je suis un gars de la place
Pris les deux pieds dans la glace de la Thompson
J’ai compris quand j’étais jeune
La vie c’est pas bar open, faut travailler
Je veux pas changer le monde
Moé j’veux juste prendre ma blonde dans mes bras
Je veux bercer mon enfant
Lui chanter un refrain qui traverse le temps
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8. |
Nouvelle administration
03:18
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Mauvais temps, mauvais sort
On vit entre les temps morts
Mauvais signe, mauvais œil
Mauvaises herbes que l’on cueille
Mauvais plis, mauvaise passe
Cris des amours qui se cassent
La neige fond, y fait soleil
Nouvelle chanson dans mes oreilles
Nouvel âge, nouvel an
Nouveau pour combien de temps?
Nouveau départ
Changer le nom et le décor
Juste pour qu’on y croit encore
Nouveau char, nouvelle maison
Nouvelle administration
Mauvais call, mauvais coup
La mort souffle dans mon cou
Mauvais sang, mauvaise foi
C’est toujours la dernière fois
Mauvaise langue, mauvais goût
On met l’amour à genoux
Les oies s’en vont, y fait soleil
Nouvelle chanson dans mes oreilles
Nouvel homme, nouveau-né
Nouveau pour combien d’années?
Révolution
Dans la cité qui se réveille
Tout a changé, tout est pareil
Nouveau monde, nouvelle saison
Nouvelle administration
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9. |
Last call
02:45
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La vie est un sport de combat
T’étais fait fort, mais ce soir-là
L’arbitre avait le dos tourné
Distrait par un peu de beauté
Y s’est r’viré, y’était trop tard
Étendu dans ton léotard
Knockout sur le plancher de danse
Le boss déchire ton running bill
Blackout au centre-ville
Last call au Cabaret d’la dernière chance
Une minute de silence
Pour toutes les créatures de la nuit…
La mort assise sur le sofa
R’garde les courses de char à TV
Elle a l’air ben intéressée
Parle moins fort, dérange-la pas
Tant qu’ça dérape dans les virages
A pense pas à faire son ouvrage
Quand les esprits frôlent mon corps
J’pense à mon ami le DJ
Au soir qui m’a sauvé la vie
Last call au Cabaret d’la dernière chance
Une minute de silence
Pour toutes les créatures de la nuit…
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10. |
L'ère du Verseau
04:22
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Y parait que c’est à cause
Des planètes, des étoiles
Que ça va mal dans nos amours
Et si y a toujours quelque chose
Qui est pas tout à fait à sa place
Y parait que la lumière
D’une lointaine galaxie
Annonce ton anniversaire
Et le début d’un temps nouveau
Sous le signe du Verseau
C’est l’hiver à Montréal
Mais dans l’appart y fait chaud
Comme en Californie
On écoute Gilberto
Tout est facile et sans défaut
C’est l’ère du Verseau
Y parait que c’est la faute
À Jupiter et à Véga
Si les autres c’est l’enfer
Et que souvent la vie sur terre
C’est pas comme dans’ publicité
Y parait que c’est écrit
Dans le ciel depuis longtemps
Que t’allais entrer dans ma vie
Remettre le compteur à zéro
Que vienne l’ère du Verseau
C’est l’hiver à Montréal
Mais dans l’appart y fait chaud
Comme en Californie
On écoute Gilberto
Tout est tranquille, tout est slow
C’est l’ère du Verseau
C’est l’hiver à Montréal
Mais dans l’appart y fait chaud
Comme en Californie
On écoute Gilberto
Et le classique à la radio
À l’ère du Verseau
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